HISTOIRE DE LA SYRIE

 

1918 - Fin de l'Empire ottoman

L'histoire de la Syrie moderne commence pendant la première guerre mondiale. Depuis plusieurs siècles, le pays est sous l'influence de l'Empire ottoman. Après la victoire des alliés, la France et la Grande Bretagne se partage le territoire (accords secrets Sykes-Picot). La région est découpée ainsi :

 

1918 - mars 1920 : Administration arabe

 

Britanniques et Arabes participèrent à la prise de Damas en 1918. L’année suivante, les forces britanniques se retirèrent de la zone d’influence revenant à la France, cédant son contrôle aux troupes françaises.

 

mars 1920 - juillet 1920 : Monarchie constitutionnelle

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En 1920, la Société des Nations (SDN) confia à la France un mandat sur la Syrie et le Liban, lesquels devaient rapidement aboutir, du moins en théorie, à l’indépendance des deux territoires. Toutefois, les nationalistes syriens, organisés depuis la fin du XIXe siècle, espéraient la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban. En mars 1920, le Congrès national syrien (élu en 1919) refusa le mandat français et proclama unilatéralement l’indépendance du pays. Celui-ci devint une monarchie constitutionnelle dirigée par le fils de Hussein, le prince Fayçal. Néanmoins, en avril 1920, la conférence de San Remo confirma les accords Sykes-Picot, qui légitimaient l'intervention militaire française : les troupes du général Gouraud entrèrent à Damas en juillet 1920. Fayçal, contraint à l’exil, trouva alors refuge en Iraq, où il sera couronné en 1921. Ce fut alors l'effondrement du «grand projet arabe» de rassembler autour de Damas les terres arabes autrefois placées sous contrôle ottoman. Alors qu'elle avait été hostile envers les Turcs, la population syrienne développa rapidement un sentiment antifrançais.

 

juillet 1920 - 1922 : Mandat français

 

 

Le mandat français sur la Syrie fut organisé en un "Grand Liban" composé de quatre provinces :

 

1922 - décembre 1924 : Fédération syrienne

 

 

En 1922, le général Gouraud créa la Fédération syrienne, qui regroupait l'Etat de Damas, l'Etat d'Alep et l'Etat des Alaouites, sans le Djebel druze, ni Alexandrette.

 

 

décembre 1924 - 1930 : Etat syrien

 

 

En décembre 1924, l'État des Alaouites fut séparé de la Fédération syrienne d'où la création de l'Etat syrien. De 1925 à 1927, le Djebel druze entra en état d'insurrection, dirigée par le sultan Pacha-El-Atrache. Le général Sarrail y fut chargé de rétablir l'ordre français.

 

 

1930 - 1932 : République de Syrie

 

 

 

 

1932 - 1946 : République de Syrie

 

 

Sachant proche l'indépendance du mandat français du Levant, la Turquie fit savoir, dès 1936, qu'elle se refusait à ce que la population minoritaire turque du Sandjak d'Alexandrette puisse passer sous l'autorité syrienne indépendante. Paris, soucieux de ne pas contrarier un État dont la position revêtait une grande importance stratégique quant à la défense des intérêts français au Levant, accéda à la demande d'Ankara, et le sandjak d'Alexandrette (ou république du Hatay) passa sous souveraineté turque le 23 juin 1939, sous le nom de «province du Hatay», au grand dam des nationalistes syriens.

Malgré son hostilité à l’égard de la France, la Syrie se rangea aux côtés des Alliés en 1939. En juin 1940, après la capitulation française, la Syrie passa sous le contrôle du gouvernement de Vichy. En 1941, les forces de la France libre et les Britanniques chassèrent le général Dentz, haut-commissaire du Levant. Le général Catroux, au nom de la France libre, reconnut officiellement l’indépendance de la Syrie, mais les troupes franco-britanniques demeurèrent sur le sol syrien.  Les Français ne se retirèrent totalement du Liban et de la Syrie qu’en 1946, après avoir violemment réprimé de nouvelles émeutes nationalistes et bombardé Damas. Cette même année, la Syrie devient membre des Nations unies.

 

 

1946 - 1958 : République de Syrie

 

 

La période de l’après-guerre fut marquée par une grande instabilité politique. La Syrie, membre de la Ligue arabe, participa à la guerre de 1948 qui opposait les Arabes au nouvel État d’Israël. La défaite arabe marqua la première crise du jeune État. Les coups d'État qui se succédèrent furent dominés par l'armée. L'ascension des partis de gauche, en particulier le parti Bass (Parti socialiste de la résurrection arabe) amorça la longue alliance avec l'URSS.

 

 

1958 - 1961 : République Arabe Unie

 

 

 

 

1961 - 1963 : République de Syrie

 

 

 

 

1963 - 1972 : République de Syrie

 

 

Le Parti Bass prit le pouvoir en 1963 à la suite d'un coup d'État militaire. Un Conseil de commandement de la révolution fut chargé de diriger le pays; l’industrie, le pétrole et le commerce furent nationalisés. Cependant, le Parti Baas resta divisé par la rivalité entre ses dirigeants et les jeunes officiers plus radicaux, appartenant pour la plupart à la minorité alaouite. Ces derniers prirent le pouvoir le 23 février 1966 et emprisonnèrent les dirigeants historiques du Parti Baas. Les nouveaux dirigeants baasistes, s’inspirant de l'idéologie pan-arabiste (ultra-nationaliste), aggravèrent la situation des Kurdes syriens, comme de toutes les minorités non arabes et non islamistes.

 

Lors du déclenchement de la guerre de Six-Jours en juin 1967, les forces israéliennes s’emparèrent des positions syriennes dans le Golan et progressèrent rapidement à l’intérieur du pays, parvenant à 65 km de Damas.

En novembre 1970, le général Hafez al-Assad, un alaouite appuyé par l'armée, chassa du pouvoir les extrémistes du Baas, puis accéda à la présidence de la République en mars 1971. Al-Assad instaura un pouvoir autocratique assis sur l'armée et les services de sécurité.

 

 

1972 - 1977 : Fédération des Républiques arabes

 

 

En 1972, la Syrie se joint à l'Egypte et à la Libye pour former la Fédération des républiques arabes. De ce fait, ils adoptent le même drapeau. La fédération se dissout en mars 1977.

La libéralisation progressive de l’économie fut engagée, tandis que le nouveau régime, consacré par la Constitution de 1973, tenta de rompre l’isolement diplomatique du pays. Mais la Syrie poursuivit sa guerre contre Israël. La troisième guerre israélo-arabe de 1973, qui se solda par une nouvelle victoire d’Israël, entraîna un coût élevé pour la Syrie, laquelle perdit l’essentiel de ses infrastructures industrielles. En 1975, l’armée syrienne intervint au Liban, déchiré par la guerre civile. Israël annexa unilatéralement le plateau du Golan (occupé depuis 1967) appartenant à la Syrie. En 1976, le président Hafez al-Assad renonça officiellement à la nouvelle mise en oeuvre de la «ceinture arabe» et décida «de laisser des choses comme elles sont».

 

 

1977 - 1980 : République de Syrie

 

 

 

 

1980 : République de Syrie

 

 

Les forces syriennes et israéliennes s’affrontèrent en 1982, lors de l’invasion israélienne du Liban. À l'intérieur, l’armée syrienne intervint en 1982 pour réprimer une révolte islamiste menée par le mouvement des Frères musulmans. Mais la préoccupation essentielle d’Hafez al-Assad demeura le Liban. En 1985, la Syrie obtint le retrait israélien de la plus grande partie du Liban; en février 1987, elle dépêcha 7000 hommes en renfort dans le secteur musulman de Beyrouth pour rétablir l’ordre, et opéra la réunification de la capitale libanaise. Les accords de Taef, en 1989, consacrèrent la tutelle exercée de fait par la Syrie au Liban. En mai 1991, le gouvernement syrien et le gouvernement libanais signèrent un traité d’amitié et de coopération précisant que leurs deux pays appartenaient à une «même nation». La présence militaire syrienne se poursuivit au Liban.